Quelques mots sur l’exposition
Conçue par le Musée des beaux-arts de Montréal, l’exposition Thierry Mugler, couturissime est accueuillie par le musée des arts décoratifs jusqu’au 24 avril 2022. Celle-ci exhibe des créations et des archives du couturier de 1973 à 2014. En tout, 140 robes, restaurées par les ateliers Mugler, sont présentées et mises en scène tout au long du parcours d’exposition.
Thierry Mugler, un personnage !
Thierry Mugler, né en 1948 à Strasbourg, intègre en 1962 le ballet de l’Opéra du Rhin en tant que danseur. Cette étape de sa vie marquera durablement sa carrière. En effet, cette expérience le met en contact direct avec le monde du costume et de la scène. Cette ambiance de spectacle est donc conviée au cœur de l’exposition et le visiteur la ressent constamment dans l’exposition. Mugler disait à ce propos : “J’ai toujours pensé que la mode ne se suffisait pas à elle-même et qu’il fallait la montrer dans son environnement musical et théâtral ». Les commissaires de l’exposition ont donc adopté cette maxime en offrant une mise en scène très ambitieuse pour présenter la silhouette graphique inventée par le couturier: chaque collection est mise à l’honneur dans des décors intérieurs très sophistiqués qui permettent de rompre, à l’entrée de chaque salle, avec l’ambiance de la salle précédente.
Une visite à sensations fortes
Chaque costume bénéficie d’un éclairage très avantageux et souligne les détails des costumes que l’on peut ainsi admirer sous toutes leurs facettes. Ils ne sont d’ailleurs, pour la plupart, pas derrière des vitrines. Bien sûr, l’on peut regretter la faible mise en avant de l’artisanat d’art qui aurait pourtant eu toute sa place dans l’exposition, ainsi que le léger délaissement de la dernière salle présentant des costumes de Macbeth, dont la définition même de costume de théâtre aurait pu faire l’objet d’un intéressant questionnement. Toutefois, la convocation de la vue, de l’ouïe, et même de l’odorat durant cette expérience multisensorielle illustre une œuvre sensationnelle au sens fort. Le spectateur ressort émerveillé de sa visite. La scénographie de l’exposition participe ainsi grandement à la mise en valeur du travail du couturier et permet une médiation d’un genre nouveau, spectaculaire.
Par Lise Boulay