ÉDLJC décrypte l'actualité - "Les chevaux de Géricault"

Retour sur l'exposition 'Les chevaux de Géricault" au musée de la Vie Romantique - du 15 mai au 15 septembre 2024

Redécouvrir le monde équestre à travers le peintre romantique Théodore Géricault, c’est ce que nous a proposé le Musée de la Vie Romantique ces dernières semaines. Jusqu’au 15 septembre dernier, l’exposition “Les chevaux de Géricault” nous a engagés dans l’univers d’un artiste passionné à travers une centaine d'œuvres. Parmi elles, Le cheval cabré au tapis rouge dit autrefois Tamerlan, le cheval de l’Empereur dont les variations lumineuses données par la peinture permettent de rendre cet être si symbolique.

Théodore GÉRICAULT, Cheval cabré au tapis rouge dit autrefois Tamerlan, le cheval de l’Empereur, 1814, Huile sur toile, prêt du musée des Beaux-Arts de Rouen ⓒ Jeanne DANNEEL

Théodore Géricault, né en 1791 à Rouen, s’est en partie formé dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin, artiste néoclassique français. Le peintre du célèbre Radeau de la Méduse ne cesse de revendiquer cette obsession pour le cheval et décortique le sujet équin. En effet, il est le lieu de toutes ses expérimentations esthétiques. L’exposition nous dévoile en cinq sections ses études picturales et anatomiques : cheval politique et militaire, cheval d’écurie, cheval de sport, cheval élégant, mais cheval puissant et omniprésent. Chaque partie du corps du cheval fait œuvre entre portraits équestres, portraits de têtes, de croupes, de flancs…  À ce propos, le poète, romancier et critique d’art Théophile Gautier écrit en 1848 : “depuis les frises du Parthénon, où Phidias a fait défiler ses longues cavalcades, nul artiste n’a rendu comme Géricault l’idéal de la perfection chevaline”. 

Théodore GÉRICAULT, Esquisse pour le portrait équestre de M.D. (Dieudonné), 1812, Paris, musée du Louvre ⓒ Jeanne DANNEEL

Le monde équestre est un thème ambitieux qui avait fasciné les hommes de l’Antiquité. Il est rapidement devenu un support de revendication du pouvoir personnel.  À la Renaissance, le cheval dans l’art perpétue ses fonctions politiques en glorifiant son cavalier dans des allures triomphantes. 

Dans cette génération romantique où le cheval se sépare peu à peu de ce rôle social qui lui est imposé, Théodore Géricault expose également l’animal seul, prenant place dans des clair-obscurs qui le mettent naturellement en valeur. 

Théodore GÉRICAULT, Cheval arabe gris et blanc dit aussi Cheval blanc, 1814, prêt du musée des Beaux-Arts de Rouen ⓒ Jeanne DANNEEL

La scénographie est pensée de façon à suivre les chevaux de leur naissance à leur mort en passant par leurs expressions telles que la colère et la tendresse, leur sexualité ou encore la guerre. Chaque salle est occupée par une fonction spécifique que prend le cheval dans les peintures de l’artiste romantique, entre portraits et scènes de vie. Au fur et à mesure de l’exposition, les sections nous immergent dans cet univers. Nous sommes plongés dans des moments intimes tant aimés par Géricault et dans la découverte de cet animal aux facettes multiples qui lui est nativement lié.

Théodore GÉRICAULT, Cinq chevaux vus par la croupe dans une écurie, 1812, Huile sur toile, Paris, musée du Louvre, ⓒ GrandPalaisRmn / Philippe FUZEAU

Par Jeanne DANNEEL, Secrétaire générale et responsable des ressources sociales du mandat 2024-2025.